de Molière

En 2014 - bande annonce,

  • les vendredi 30 mai à 10h30 à la Comédie Nation - 77 rue de Montreuil - Paris 11 ((Station Nation sortie bd Voltaire ou ligne 9 station rue des Boulets) - réservation 09 52 44 06 57 ou sur le site
  • du 5 au 27 juillet, tous les jours à 20h15, au théâtre Notre Dame - 13 à 17, rue du Collège d'Annecy - Avignon

En 2011 -Interview de Laetitia Leterrier sur Radio Libertaire (16 décembre)



Adaptation, mise en scène et lumières : Laetitia Leterrier
Scénographie : Mélodie Alves (remerciements à Angela Roudaut et Maurice Deuil) 
Costumes : Mélodie Alves (remerciements à Maëlle Fastinger et Ndzong Agnès Lau)
Musique : Germain Dufeu

Avec :

  • Hervé Dandrieux (Alceste, amant de Célimène)
  • Emmanuel Guillon  (Philinte, son ami)
  • Floriane Jourdain (Célimène)
  • Sylvia-Maria Alves ou Stéphanie Manus (Eliante, sa cousine)
  • Anne-Dorothée Lebard (Arsinoé, amie de Célimène)
  • Thomas Grascoeur (Oronte, amant de Célimène et Acaste, marquis )
  • Adrien Cohen (Clitandre, marquis)
  • et Yannick Barnole doublure de tous les rôles masculins

Extrait - novembre 2013




Molière, Le Misanthrope

ou l’atrabilaire amoureux

A sa création en juin 1666, la pièce connaît un succès relatif et ne sera considérée, comme un chef-d’œuvre, qu’après la mort de Molière.

La comédie est singulière, le rire n’est jamais franc, tant chez les personnages que chez le public. Les uns se moquent des autres mais lorsque le rire porte sur Alceste, il laisse à chacun mauvaise conscience.

Alceste conteste l’ensemble des mœurs de son temps. Cet homme sincère s’insurge contre le mensonge, la duplicité, l’hypocrisie des usages mondains. L’ambiguïté, voire l’impossibilité, de cultiver l’art de plaire, tout en restant sincère est un thème prégnant et manifeste au XVIIe.

être peu sociable, d’humeur sombre, sévère envers l’espèce humaine

La pièce témoigne de la réflexion philosophique que mène Molière sur le rapport de l’homme social et sur la vérité. L’homme est condamné à jouer la comédie, et Alceste n’y échappe qu’en fuyant «  ce monde ». Le monde est un théâtre, thème récurrent depuis l’antiquité.

un témoin sans concession des rapports sociaux de son temps

Le poète y dénonce un mal inhérent à tous, celui de l’amour-propre (qui se dissimule sous le masque des usages). Molière va plus loin que dans Le Tartuffe et Dom Juan, qui fustigeaient un vice apparent, puisqu’ici il s’en prend aux usages sociaux, admis par tous, qui dissimulent mal la méchanceté de l’homme.

Ce chef-d’œuvre témoigne de l’extraordinaire lucidité de Molière, à un moment où il doit faire face à des difficultés, tant sur le plan sentimental que professionnel. À travers les propos d’Alceste et de Philinte, Molière dévoile un conflit intime, propre à beaucoup (et cela quelque soit le siècle) : l’acceptation de la réalité qui s’oppose au rejet des règles sociales.

Il nous offre une profonde méditation sur la nature humaine.

Une concession de taille : Célimène…

ScenoMisanthrope

Le spectacle - Jeu

Histoire

Alceste, incapable de faire des concessions, dénonce l'hypocrisie envers et contre « tous ».

Il aime Célimène qui, séductrice et charmeuse, accepte le jeu social tout comme les règles imposées aux femmes.

C’est l’histoire de cette journée où Alceste décide de parler franchement à Célimène et où le destin va s’en mêler.

Dramaturgie

« La crise », qui révolte les indignés de tout bord, révèle aujourd’hui crûment les illusions sociales. Les masques tombent, livrant à nu une réalité asservissante que dénonçait déjà Molière dans le Misanthrope.

Tel un indigné qui refuserait d'entrer dans le jeu, la posture d’Alceste nous renvoie à notre aptitude personnelle à nous révolter et nous questionne sur notre capacité à déjouer les règles sociales.

Note d’intention de mise en scène

A l'instar de l'aristocratie, prisonnière de l'étiquette à la cour du roi Soleil, notre société est soumise au dictat médiatique du «  paraître ».

Pour que cette pièce résonne avec notre époque, nous avons choisi de la représenter hors de son contexte historique : l’univers du jeu est notre schéma narratif.

« Échec et Masques chez les people » met en relief le comportement de l'homme soumis aux contraintes que toute société impose et révèle la part d'artifice que chacun d’entre nous revêt, acteur ou spectateur ; dans la mise en scène de la vie quotidienne.

L’enjeu de cette partie : Alceste veut mettre cartes sur table avec Célimène. Certains joueurs vont les aider, d’autres vont s’interposer.

Alceste hors-jeu dès le départ, fait partie du public et partage avec lui, son indignation face à cette mascarade. Lorsqu’il se décide à enfin entrer dans le jeu, tout se dérègle.

Les cartes sont redistribuées : Célimène est exclue, Arsinoé et les marquis deviennent les maîtres du jeu, Philinte et Eliante quittent la partie et choisissent l’amour. Alceste sort du monde, libre mais seul…

 

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Entre paraître et être

Scénographie

Le théâtre d’Alceste s’oppose au théâtre des people

Deux espaces composent notre scénographie.

- L’espace du jeu, des règles sociales, représenté par un damier. Les personnages ici sont en « représentation », sous les feux des projecteurs et les yeux des spectateurs.

- L’espace hors jeu, où les vérités et secrets sont révélés, où on ne joue plus à être. Les spectateurs pris à témoin deviennent… acteurs à leur tour.

Costumes et maquillages

La hiérarchie sociale s’exprime à travers les règles du jeu « Échec et Masques chez les people ». Ainsi les rôles de reine, roi, cavalier et autres pièces inspirent nos personnages.

La composante noir et blanc des costumes et des maquillages qui déguisent et masquent partiellement corps et visages, indique l’influence des règles du jeu sur le personnage.

La composante de couleur présente dans le costume, évoque l’identité intime du personnage. Elle envahit partiellement ou en totalité le costume, exprimant ainsi le rapport du personnage à ses émotions et sa sensualité.

Jeu des comédiens

Les comédiens travaillent sur deux formes d'expression : le social et l’intime.

Lorsque le personnage est habité par des comportements automatiques, guidé par l'habitude, le contexte social, il est en quelque sorte étranger à lui-même. Sa parole, ses mouvements sont adressés au public, il est en représentation.

Lorsque ce même personnage sort du contexte social, sa parole, ses gestes sont portés par l’émotion, le sentiment. Il est dans l’expression de lui-même.

 

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